Collaborer pour innover

Le mythe du génie solitaire est tenace dans les stéréotypes véhiculés autour de l’innovation. Penser que seul on va plus loin est une idée séduisante mais malheureusement erronée. Dans l’entreprise, c’est la force de l’équipe qui permet de soulever des montagnes.

Ceci est un article de l’auteur Valérie Cailliez.

L’intelligence collective au service de l’innovation

Même si l’histoire parle essentiellement des leaders qui ont fait bouger les lignes, il serait faux de penser que ces leaders ont réussi seuls à changer le monde. Même Léonard de Vinci était entouré d’une large équipe pour travailler sur ses projets les plus fous. L’histoire n’a retenu que son nom mais c’est sans compter les Salai, Melzi et autres assistants qui gravitent autour du maitre. De même, Stephen Hawking était entouré d’une communauté scientifique dense, Gabrielle Chanel avait de nombreuses amies qui l’ont accompagnée dans son aventure.

Ce sont leurs discussions, sérieuses ou anodines, leurs collaborations longues ou éphémères, leur confiance pour tester, critiquer, promouvoir les nouveautés, qui ont nourri la créativité et donné naissance aux idées et innovations les plus étonnantes de ces leaders innovants. La controverse, l’effet miroir, le dialogue constructif, le questionnement, la capacité de rebond… tout ceci renforce la relation. Cela permet la multiplication des pistes, la maturation des concepts, le challenge des idées. Le fameux « Et si tu faisais comme çà » qui parfois simplifie bien des solutions dont l’individu, seul sur son projet, finit par ne plus voir l’évidence.

L’intelligence collective de l’équipe, officielle ou non, favorise l’innovation. Elle est source de créativité.

La diversité pour croiser les points de vue

Pour se donner toutes les chances d’arriver à une solution nouvelle et satisfaisante, le travail d’équipe est indispensable. La co-llaboration, la co-création, la co-opération, toute cette philosophie des « co- » est un précieux moteur pour l’innovation. Cependant, même s’il est souvent plus rapide et plus simple de travailler avec une petite équipe qui se ressemble – mêmes études, même âge, même culture… – c’est la diversité des regards qui apporte le plus de controverses. Ce fameux frottement créatif source d’étincelles innovantes.

Diversité des profils, variété des points de vue, multiplication des sources, accroissement des angles d’approche, croisement des opinions, confrontation positive des idées, l’innovation n’est pas lisse. Elle est rugueuse et rebondit sur ses aspérités. Elle est avide d’incongru, de fantaisie, de détournement, de circonvolutions et d’arabesques, et cette richesse est le fruit de l’équipe et de ses différences salvatrices.

Plus la situation est complexe, plus la question est ardue, plus le problème semble insoluble et plus cette équipe polymorphe est utile. Le monde de la recherche l’a bien compris. Les entreprises et organismes, publics et privés, se rejoignent dans des projets collaboratifs pour additionner leurs forces et se frayer un chemin vers une solution nouvelle.

Ils apprennent à travailler ensemble, trouvent des compromis sur l’exploitation des résultats, protègent leurs propriétés intellectuelles. Ils coopèrent même s’ils font des métiers différents et représentent divers maillons de la chaîne, même s’ils sont implantés dans des pays éloignés et ont une barrière de la langue à surmonter, parfois même s’ils sont concurrents.

Collaborer à distance

La collaboration et l’esprit d’équipe sont généralement mis à rude épreuve avec l’éloignement, contraint ou non. Avec la crise actuelle, l’entreprise est touchée au cœur de ses équipes, de ses partenaires et globalement de son écosystème. Les associations souffrent de ne pas pouvoir réunir leurs adhérents, les projets de toutes sortes sont secoués par la distance.

Il faut trouver de nouvelles façons de fonctionner ensemble pour préserver l’intelligence collective et relever les défis qui se présentent. La relation a besoin d’être soignée pour conserver la confiance indispensable.

Il est si simple de se renfermer sur soi lorsque la distance demande de faire un effort pour dynamiser l’équipe. Bien sûr les outils numériques peuvent aider à créer la mise en relation mais le lien lui dépend de l’équipe et de sa façon de fonctionner ensemble. Alors pour créer les conditions indispensables à une démarche d’innovation, penser à se donner un cadre de collaboration à distance peut s’avérer utile.

Jouer peut alors aider à recréer une ambiance propice la coopération. C’est ce que le jeu ACDC série spéciale 2020, «mieux collaborer à distance», suggère. Issu de la collection Jeuxdenjeux, il propose une méthode ludique pour aider à travailler ensemble malgré l’éloignement. ACDC est l’acronyme de Augmenter, Créer, Diminuer, Casser. Le jeu s’articule autour de ces quatre verbes d’action et met en avant la double dynamique Création/Destruction  au cœur des démarches créatives. Il peut être activé pour prendre de nouvelles initiatives, améliorer les pratiques, casser les mauvais réflexes. Il est téléchargeable gratuitement avec le lien suivant : https://bit.ly/39SSBKO.  

Finalement la distance peut être l’occasion de réinventer le mode de fonctionnement de l’équipe. Au-delà de la contrainte qu’elle apporte, il faut la regarder comme un stimulus créatif pour innover dans ses pratiques. Et alors de collaborer pour innover, nous passons à innover pour collaborer.

Cet article est écrit par Valérie Cailliez, auteur de Adopter la posture de l’innovateur, 1e et 2e partie. Cliquez sur les liens pour y accéder.

A propos de Valérie Cailliez : Après 25 ans en entreprise, dans des secteurs en perpétuelle réinvention, Valérie Cailliez crée POM3 en 2015. Elle s’appuie sur une solide expérience en management stratégique et opérationnel dans l’innovation pour accompagner ses clients dans leur transformation et révéler leurs idées. Et pour favoriser l’intelligence collective, elle développe des jeux d’entreprise au sein du label Jeuxdenjeux©.